Quelle chanceuse je suis!
Non seulement j’ai le plus beau métier au monde, mais en plus on me récompense pour faire tous les jours quelque chose que j’aime!
Ca augmente encore ma dette envers les animaux, ça… On a tous une dette envers les animaux. Ils peuvent être des animaux utilitaires : ils travaillent pour nous, ils sont cobayes pour la recherche médicale, ils produisent ce que nous consommons tous les jours, ils servent de chiens-guide. Puis ils y a les animaux de compagnie. Au Québec, un foyer sur deux partage la vie d’un animal.
L’animal de compagnie remplit aussi plusieurs rôles. Pour les enfants c’est un compagnon de jeux, un complice dans les mauvais coups, un point stable et rassurant qui ne les gronde jamais. Pour les personnes seules il sert à remplir un besoin affectif, un vide social, il a le rôle d’éponge émotionnelle. Il procure un sentiment de sécurité. Pour les plus vieux, il maintient les repères et la routine, il est un prétexte à l’exercice, et restaure le sentiment d’utilité.
On a bien établi les bienfaits de vivre avec un animal. Chez les gens ayant eu des accidents cardiaques, le fait d’avoir un chien réduit de jusqu’à 40% leur risque de rechute. Chez les enfants autistes, la présence d’un chien guide permet d’abaisser leur niveau de cortisol, hormone de stress. Une étude aux États-Unis a conclu que les personnes entre 35 à 70 ans ont 40% moins de risque d’avoir des troubles cardiovasculaires que le reste de la population.
Et pour les gens qui travaillent trop, il faut écouter vos animaux : quand votre chien vous apporte sa laisse pour aller jouer dehors, il n’est peut-être pas le seul à en avoir besoin! Ou quand vous êtes assis devant votre ordinateur depuis plusieurs heures et que le chat vient tout bouleverser votre écran en se couchant sur votre clavier bien chaud, c’est qu’il est peut-être temps de prendre une pause?
Mon rôle à moi, c’est d’aider à célébrer dans l’harmonie ce lien Humain-Animal. Oui je soigne l’animal, mais j’aide le propriétaire à devenir un maitre responsable, à respecter les besoins de son animal.
Le 8 mai prochain, il y aura 18 ans que j’ai ouvert les portes de la première clinique vétérinaire à l’Ile des Sœurs. Je me souviens : la table à la réception était en fait ma table de cuisine reconvertie… J’ai vécu beaucoup de moments précieux avec ma clientèle. Au niveau individuel, on vit souvent des situations intenses. Un compagnon à 4 pattes nous rend témoin, en accéléré, du déroulement d’une vie. L’émerveillement du début, les difficultés de l’adolescence, la plénitude de l’âge mur, le début de la vieillesse, puis le moment où il faut dire au revoir…Tout ça à l’intérieur d’une quinzaine d’années.
Au niveau social, nous avons passé ensemble des périodes très belles. Je repense à la crise du verglas, pendant laquelle les gens s’étaient passé le mot pour nous apporter des serviettes, du café chaud. Je repense au soutien de nos clients lorsque tous les membres de la clinique ont participé au Défi Têtes Rasées pour Leucan. Près de 8000$ amassés en quelques jours! Merci encore!
Nous avons dû déménager il y a deux ans. J’en ai profité pour réinvestir dans du matériel de pointe, pour faire une clinique conviviale où vous pouvez voir tout ce que l’on fait, où vous sentez à l’aise.
Pendant ces 18 dernières années, mes clients m’ont permis de rentrer dans leur vie, dans leur famille, dans leur maison. Il se dit beaucoup de choses dans une salle de consultation. Le médecin vétérinaire finit par tout savoir sur tous les membres de la famille. C’est la confiance de ma clientèle qui m’a permis de me réaliser en faisant ce que je fais le mieux : soigner des animaux.
Merci à eux, merci à ma fidèle équipe, merci au comité qui m’a choisi comme personnalité d’affaire de Verdun pour décembre 2012. Et un gros merci à mes petits patients sans lesquels je ne sais pas ce que j’aurais fait de ma vie!
Je vous souhaite à tous de longues promenades dans notre beau Verdun par ce superbe début de printemps sous la neige, ou des heures de de ronronothérapie bien au chaud.
Merci!
Isabelle de Han, dmv.